Prologue

Un an. Plus précisément un an, un mois et quatre jours. Soit treize mois et quatre jours, quatre cent jours, neuf mille six cent heures, cinq cent soixante-sept mille minutes, ou encore trente-quatre millions cinq cent soixante mille secondes. Il le sait, il a compté, compté et recompté, les barres présentes sur le mur humide et crasseux de sa cellule en témoignent.

Plus d'un an qu'a eu lieu la bataille de Poudlard. Bataille dont il ne connait pas l'issue, car il s'est fait assommer à la sortie du bureau directorial, alors qu'il allait se rendre à Voldemort, prêt à sacrifier sa vie pour la population anglaise, aussi bien sorcière que moldue, et surtout pour ses amis. Sont-ils en vie ? Probablement que non. Ils ne l'avaient pas vendu au Lord, les deatheaters avaient donc sûrement pour ordre de ne pas faire de quartiers.

Un trou noir, donc, depuis sa sortie du bureau. Il se souvient seulement de son réveil dans ces cachots. Où se trouve-t'il ? Pas au manoir Malfoy, il en est sûr pour en avoir été "l'invité". Au manoir Riddle ? Peut-être que oui. Peut-être que non. Il n'a pas vu Voldemort depuis son arrivée, étrange d'ailleurs, pourquoi n'est-il pas mort ? A la place, il a vu défiler des deatheaters. Malfoy, Goyle, Lestrange, Macnair ... A chaque "séance", les crucio fusent. Parfois, des sorts plus noirs encore se glissent au milieu du flot interminable.

Inconsciemment, au départ, il en avait retenu certains. Lorsqu'il s'en était aperçu, il s'était dégouté lui-même. Puis il avait fait attention à chaque formule et l'effet produit. Pour s'en servir, après tout ça pourrait être utile un jour ou l'autre. Alors il avait décidé de s'entrainer. Bien sûr un problème s'imposa plus que rapidement : comment faire sans sa baguette ? Le Lord l'avait sûrement récupérée en guise de trophée.

Il lui avait fallu du temps, pas mal de temps, de patience et le peu d'énergie qu'il lui restait après chaque séance. Il lui avait fallu pas moins de deux mois pour exécuter un simple wingardium. Mais une fois le principe comprit et assimilé, il lui avait fallu un simple mois de plus pour lancer un stupéfix. Puis ça avait été vite : il avait enchainé avec un patronus simple puis corporel, imperium, crucio, l'avada ... Pour arriver enfin aux plus sadiques, aux plus maléfiques.

Mais à présent il était prêt.

Le Survivant allait revenir dans la partie, prêt à mourir comme il voulait le faire un an, un mois et quatre jours plus tôt pour tous les sauver.

Le cavalier n'hésiterait pas à se sacrifier pour faire échec au roi.