Mary, si proche de la perfection qu'elle en devient inhumaine. Les coups glissent sur elle sans l'atteindre, parce que quand on frappe Mary c'est Anna qui saigne. C'est mon complexe de perfection, la folie de vouloir contrôler tout jusqu'à mes émotions. Mary ne boit pas, Mary ne se détruit pas, elle est compétente et responsable. Mary c'est ma force.

Anna boit plus que de raison, saigne et hurle d'une douleur insoutenable. Anna c'est la folie à l'état pur, c'est l'auto-destruction dans toute sa splendeur. Elle a mal et ça lui fait perdre peu à peu toute lucidité. Mais Anna est douée, plus que ne le sera jamais Mary. Anna c'est la démesure, c'est l'art, l'inexplicable. C'est ma douleur et ce courage qu'on attendait plus.

Et enfin ce J. qui paraît si insignifiant. J. c'est je. Je suis avant tout, qu'importe que je sois double. Qu'importe que j'ai laissé le jour à Mary et la nuit à Anna. Je suis la femme responsable et l'alcoolique, sans distinction.

Je suis ...

Mary J. Anna